Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Ahavat Torah

13 février 2012

Pourim

La fête de Pourim est célébrée le 14 Adar pour commémorer le salut des juifs de l'empire perse qui ont échappé aux intentions destructrices d'Haman, le grand vizir, du roi Assuérus. Ce dernier est généralement identifié à Xerxès Ier, le "grand Roi" de Perse et les événements relatés dans le livre biblique d'Esther ont donc dû se produire vers le milieu du V siècle av. è.c.

Le terme de Pourim vient du mot accadien Pour qui signifie "tiré au sort", et fait référence aux dés lancés par Haman pour fixer la date propice (13 Adar) au massacre des Juifs. Les Juifs sont sauvés par l'intervention de Mordekhai (Mardochée) et d'Esther.

 

 

La fête débute par un jeûne du 13 Adar : le Jeûne d'Esther est observé en souvenir du jeûne proclamé par la reine Esther avant d'intercéder auprès d'Assuérus en faveur de son peuple terrifié. Le jour suivant, le 14 Adar, est célébrée la fête de Pourim, instituée par Mordekhai (dit le Juif), cousin d'Esther en souvenir de la délivrance providentielle des Juifs. Le 15 Adar porte le nom de Chouchan Pourim (Pourim de Suse) en raison du combat qui opposa les Juifs et les partisants d'Haman dans la capitale perse, combat qui se poursuivit au-delà du 14, Assuérus ayant accordé sa protection aux Juifs durant un jour supplémentaire pour leur permettre de vaincre leurs ennemis. Leur délivrance ne peut donc être fêtée qu'un jour plus tard. Pour cette raison, les rabbins décrétèrent qu'à Jérusalem, ainsi que dans les autres villes fortifiées à l'époque de Josué, Pourim devait toujours être célébrée le 15 (au lieu du 14).

La pratique la plus importante est la lecture du rouleau d'Esther aux deux offices du soir et du matin. Dans la plupart des communautés, Pourim est marquée par une atmosphère joyeuse de carnaval : adultes et enfants assistent, déguisés, à la lecture et chaque fois que le nom d'Haman est prononcé, les fidèles frappent du pied, agitent des crécelles et organisent un joyeux chahut.

En raison de sa nature joyeuse, la fête de Pourim est l'occasion de festivités traditionnelles. Selon la loi rabbinique, celle-ci comprennent des échanges de nourriture, entre connaissances, voisins ou amis, dons de charité et séoudah (repas) de fête particuliers, se déroulant dans chaque maison durant l'après-midi.

Pourim, comme toute les fêtes, posséde ses plats traditionnels, qui comprennent des pâtisseries frites appelées "les oreilles d'Haman" (ozné Haman) et petits pains triangulaires fourrés de dattes, de pruneaux, de graines de pavot. Il est de coutume pour les parents de donner aux enfants le Pourim-Gelt (l'"argent de Pourim").

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Publicité
Publicité
8 février 2012

Tou Bichvat

 


                                                             tou

 


*Tou Bichvat signifie «15 (du mois) de chévat », il est qualifié de Nouvel An des arbres (Roch Hachana lailanot) qui correspond au moment de la montée de la sève dans l'arbre, avant le printemps.

 

*Le Talmud (traité Roch Hachana) parle de quatre Roch Hachana dans le calendrier juif. Si le 1er tichri, chaque être humain est jugé au regard des «fruits» de ses actions, le 15 chevat c'est sa nourriture originelle, le fruit de l'arbre, qui l'est. Une manière de souligner que la nature est placée sous le regard du Créateur (béni soit Son Nom).

 

*Tou Bichvat rappelle aussi le lien indéfectible de notre communauté avec la terre d'Israël, lieu de notre épanouissement spirituel et terre des promesses divines. A cette occasion nous mangeons toutes sortes de fruits et nous plantons des arbres, en récitant des louanges à l’Eternel.

 

Aspect historique


Bien que Tou Bichvat soit mentionné dans le Talmud, ce jour n’a pris son véritable caractère festif qu’au XVIe siècle avec les kabbalistes de Safed. Leur réflexion sur la Création du monde, les amenait à penser aux différents niveaux d’existants, et en particulier aux différentes formes de fruits germant sur la terre. Si l’Eternel a créé tant d’espèces, c’est que fondamentalement la bénédiction, qui se traduit par la multitude, est inscrite dans la réalité. Cette prise de conscience d’un monde béni est actualisée, en permanence, par la récitation de diverses bénédictions ou bérakhot. Finalement, les rabbins auraient pu composer une seule bénédiction pour toutes les formes de jouissance – « tout a été créé par Sa Parole, par exemple, mais ils ont préféré composer des bérakhot différentes pour les gâteaux, les fruits de l’arbre, les fruits de la terre, le tonnerre, l’arc-en-ciel, les parfums, etc. afin d’éduquer les fidèles à cette idée que, du D. Un, découle une multiplicité de formes, de goûts et de couleurs, qui participent de l’unité cosmique.

 

Comme pour le Roch Hachana de tichri, la coutume s’est répandue d’organiser le 15 chevat un Séder ou « Ordre » de consommation de fruits, accompagné de la récitation de versets bibliques, de passages du Talmud et du Zohar liés à cette circonstance. Le séder le plus connu est celui tiré du livre Péri 'Ets Hadar, imprimé pour la première fois à Salonique en 1753 qui fut diffusé dans le monde entier. Il fut réimprimé à Pise en 1763, à Amsterdam en1859, à Izmir en 1876, à Livourne en 1885 et à Bagdad en 1936, là où se trouvaient de grandes communautés juives.

 

8 février 2012

Paracha Yitro

Réunis au pied du Mont Sinaï, les enfants d'Israël viennent de recevoir de l'Eternel un merveilleux cadeau : la Torah.

Et, pour symboliser la présence dorénavant en leur milieu de ce message divin que constitue la Torah, Moïse leur rapporte, gravées par D.ieu lui-même, en lettres de feu, les deux Tables de la loi. Celles-ci, à partir de ce moment-là, les accompagneront, enfermées dans l'Arche Sainte, la partie la plus sacrée du Tabernacle, à travers toutes leurs pérégrinations dans le désert.


Ces deux Tables portaient chacune cinq des Dix commandements que l'Eternel avait tenu à y consigner. Si nous les examinons de plus près, nous sommes frappés par le fait que sur la première des deux Tables se trouvent notés nos devoirs envers D.ieu et nos parents et sur la deuxième nos obligations envers notre prochain.

En les classant ainsi, l'Eternel a voulu nous faire comprendre que, tout au cours de notre existence, nous avons à nous soumettre à deux genres d'obligations: envers D.ieu d'une part, envers le prochain d'autre part. Et dans toute la Torah nous retrouvons constamment, intimement mêlées, ces deux catégories de Mitsvoth.

De plus, si nous tenons compte du fait que nos parents peuvent également être classés dans la catégorie du prochain - un prochain privilégié, bien entendu - nous remarquons qu'au total, six commandements nous prescrivent nos devoirs envers le prochain et quatre seulement nous précisent nos obligations envers D.ieu. De la sorte, en prenant pour lui la plus petite portion, l'Eternel a voulu attirer notre attention sur la grande importance qu'il attachait lui-même à nos devoirs envers le prochain.


Ces deux sortes de devoirs ne peuvent être dissociés.Celui qui accomplit uniquement ses devoirs envers D.ieu n'est pas un bon juif ; mais celui qui accomplit seulement ses devoirs envers le prochain ne l'est pas non plus.

II est indispensable d'observer les deux catégories de Mitsvoth pour être en règle avec D.ieu et avec le prochain.

De plus, si l'on n'accomplit pas son devoir envers le prochain, l'Eternel considère qu'on a commis une faute non seulement envers ce prochain, mais aussi envers D.ieu lui-même.
Tout homme est un enfant de D.ieu et il est normal qu'un père exige que son enfant soit bien traité, n'est ce pas ?

 

29 janvier 2012

Paracha Bechala'h

“Les enfants d’Israël levèrent les yeux, et voici que l’Égypte était en marche derrière eux, ils furent remplis d’effroi, et les enfants d’Israël crièrent vers l’Éternel” (Chemot 14:10).

De ce verset, Rachi cite le mot “Vayitsakou”, “et ils crièrent” et explique “Ils saisirent l’art de leurs pères” cela signifiant que les cries des enfants d’Israël n’étaient autre que leurs prières à D.ieu.

Cela est a-priori incompréhensible, après avoir vu les miracles de D.ieu en Egypte, après qu’Il leurs ait promis de les amener en Eretz-Israël (Chemot 3:17 ; 6:8 et 12:25) , la seule chose qu’ils trouvèrent à faire était de prier en “criant” vers Lui ?

Si les enfants d’Israël croyaient en D.ieu, ils auraient eu confiance dans le fait qu’Il allait accomplir sa promesse ! Et s’il ne croyaient pas en Lui au point d’avoir des doutes quand à leur survie face aux Égyptiens, alors à qui priaient-ils et pourquoi ?

Les Patriarches priaient D.ieu uniquement en cas de souffrance ou de besoin, mais cela constituait leur “art”, c’est à dire leur pratique habituelle. Ainsi priaient-ils alors même qu’ils avaient la promesse de D.ieu d’être sauvés et qu’ils croyaient en Lui!

C’est la raison pour laquelle leurs enfants, les Bené-Israël, en firent autant et “Crièrent vers Hachem” !

Nous sommes les enfants des Patriarches, et nous devons nous “saisir de leur art”, de leurs habitudes afin que notre prière et notre étude ne soit pas uniquement animée par un but ou une nécessité. L’étude de la Torah ne doit être chez nous qu’un moyen de connaître la Hala’ha (La loi applicable), ou de savoir comment nous devons nous comporter. L’étude de la Torah et l’accomplissement des Mitsvot constituent l’essence même de chacun d’entre nous, ils sont liés à notre identité profonde.

Cela doit également affecter notre regard sur les autres : chaque fois que l’on rencontre un autre Juif, il nous appartient de regarder qui il est vraiment et de l’aider afin qu’il puisse dévoiler son moi profond.

22 janvier 2012

Paracha Bo

Au début de la Parachath Bo (Exode 10 - 2), D-ieu dit à Moché qu’Il enverra les plaies sur l’Egypte « afin que tu racontes à ton fils, à ton petit-fils ce que j’ai fait aux Égyptiens et les merveilles que j’ai opérées contre eux; vous reconnaîtrez ainsi que je suis l’Eternel. »

Pharaon est identifié dans la Torah par son obstination, «je ne connais pas D-ieu» et à son expression vantarde « Mon fleuve est à moi, c’est moi qui me le suis fait », reniant ainsi l’influence d’Hachem dans ce monde et en le remplaçant par la croyance en lui-même et en la puissance de l’homme.

 Le but fondamental des plaies était de rejeter cette approche, de manifester la Divinité de manière à ce que tout le monde puisse Le percevoir, et ainsi, briser la fierté de Pharaon et de sa nation.

D-ieu persista jusqu’à que « l’Egypte reconnut que Je suis D-ieu» et que la fierté de Pharaon fut écrasée. Il vint à Moché en pleine nuit pour implorer la miséricorde Divine.

Il est évident que ceci ne concernait pas Pharaon seulement. Les miracles de l’Exode servent de témoignage pour les générations à venir du contrôle de D-ieu sur l’ordre de la nature.

En Egypte, même Pharaon n’avait plus que l’alternative de reconnaître D-ieu. A d’autres époques l’influence de D-ieu peut ne pas être aussi évidente, mais elle n’en est pas moins présente et c’est toujours Lui qui dirige notre monde et sa destinée.

La nature, elle-même, n’est rien d’autre qu’une série de miracles répétés. Pourquoi le soleil se lève-t-il et pourquoi l’herbe pousse? Au-delà de l’ordre naturel, il y a la main de D-ieu qui guide nos vies. Rien n’arrive par hasard. Au contraire, par des voies que seul Lui dans Son infinie sagesse comprend, D-ieu guide nos pas et fait des miracles pour nous.

Ceci est le message des plaies miraculeuses : Explorer en profondeur jusqu’à prendre conscience de l’implication de D-ieu dans nos vies.

La seule différence entre les plaies d’Egypte et le temps présent tient seulement dans le degré par lequel la main de D-ieu est ouvertement dévoilée, mais la présence – et les actes – de cette main restent toujours les mêmes.

Publicité
Publicité
16 janvier 2012

Le jeûne de Guedalia

Guédalia fils d'Ahikam, fut le gouverneur judéen, placé par Nabuchodonosor, roi de Babylone qui avait détruit le premier Temple en - 586.Le rôle de Guédalia était de maintenir la vie juive dans la contrée désolée, mais dans laquelle il restait encore plusieurs milliers de Judéens.Mais un zélote fanatique qui refusait toute compromission avec l'ennemi, assassinat Guédalia. La colère du roi de Babylone ne se fit pas attendre, et les quelques milliers de Judéens qui auraient pu constituer le point de départ d'un nouveau yichouv juif, furent à leur tour massacrés ou exilés.

Le jeûne de Guédalia est lié au traumatisme de la destruction (hourban) des deux Temples et de Jérusalem. Le choc fut terrible, non seulement à cause des nombreuses victimes (Flavius Joseph évalue à près d'un million, le nombre de Judéens massacrés par les légions de Titus), mais parce que cette catastrophe, et l'exil qui en découla, sapèrent toute la vision du messianisme biblique que l'on avait reçue depuis Abraham. En effet, le message spirituel d'Israël devait obligatoirement émaner du peuple ayant reçu la Torah à partir de la terre des promesses.

L'exil de 70 obligea le judaïsme à se reconstituer en une foi ardente sans terre. La conquête du Livre remplaça la conquête de l'espace, et le juif devenait « Bâtisseur du temps. » Cependant, en orientant ses synagogues vers son pays ancestral, en jeûnant le 3 tichri, le 10 téveth, le 17 tamouz et le 9 av et aux trois autres dates, Israël affirmait dans le drame de sa diaspora, son unité religieuse et nationale. L'on peut comprendre pourquoi paradoxalement le 9 av est appelé moed, jour de fête, « rendez -vous »… avec sa propre identité.

 

 

 

15 janvier 2012

Le kiddouch

 

C’est un commandement positif que de sanctifier le jour du Chabbat à son début ainsi qu’il est dit : « Souviens-toi du jour du Chabbat pour le sanctifier ».
Avant le repas du vendredi soir, on procède au Kiddouch sur un verre de vin rouge cachère. Les femmes sont astreintes au Kiddouch mais se rendent quitte par le Kiddouch d’un homme (ou d’un garçon de treize ans et plus). Sinon, elles peuvent et doivent réciter elles-mêmes le Kiddouch. Les enfants aussi se rendent quitte par le Kiddouch de leur père mais peuvent procéder à leur propre Kiddouch.
Le verre de Kiddouch doit contenir au moins 8,6 centilitres de vin.
On ne mange pas avant le Kiddouch et on ne boit pas.
Il convient de laver et d’essuyer le verre avant le Kiddouch. Au début, on regarde les bougies (c’est une « Segoula », un remède pour jouir d’une bonne vue) puis on regarde le verre pendant la bénédiction sur le vin. Tous les convives restent debout pendant la récitation du Kiddouch.
Le maître de maison doit boire plus que la moitié du verre : les autres convives peuvent goûter à ce qui reste dans le verre.
Le Kiddouch se déroule à l’endroit où on mange et est suivi immédiatement par le repas de Chabbat, c’est-à-dire au minimum 30 grammes de ‘Halla (pain de Chabbat) ou, éventuellement, de gâteau ou d’un verre de vin supplémentaire.

15 janvier 2012

Paracha Vaéra

«D.ieu dit à Moché : viens chez Pharaon et dis-lui : ‘Ainsi parle D.ieu : laisse partir Mon peuple pour qu’ils puissent Me servir. Mais si tu refuses de [les] laisser partir, voici, Je frapperai toutes tes frontières avec des grenouilles’» (Chemot 7 :26-27)
«Sans [la plaie des] grenouilles, comment D.ieu aurait-Il puni les Egyptiens ?» (Le Midrach)

Ce dernier commentaire paraît bien étrange voire hérétique ! Il semble impliquer que sans la plaie des grenouilles, Pharaon n’aurait pas été vaincu. Mais n’existe-t-il pas de «nombreux agents pour D.ieu» ? Sa force d’action n’est-elle pas vaste et diversifiée ? Et n’y eut-il pas neuf autres plaies tout aussi, sinon plus, efficaces pour faire plier Pharaon ?

Les trois fantoches
Dans la tradition biblique et de façon générale, nous rencontrons trois idéologies professées par trois personnalités célèbres, chacune s’en prenant à D.ieu, de façon erronée et différente.
Ces individus (non cités chronologiquement) sont : Bilaam, Pharaon et Senachérib.
Bilaam était un homme compliqué. Croyant, il l’était. Après tout, c’était un prophète. Et quel prophète un tant soit peu sensé aurait nié l’existence du D.ieu dont il prétendait parler ? Plutôt que croire simplement de façon abstraite ou théorique, il comprenait bien, et plus tard réapprendrait, le fait que D.ieu est extrêmement intéressé et impliqué dans les affaires du monde. Nous savons cela de sa propre affirmation naïve : «Même si Balak me donne sa maison pleine d’argent et d’or, je ne peux transgresser la parole de l’Eternel, mon D.ieu, rien faire de petit ou de grand…» (Bamidbar 22 :18)
Mais son système de croyance était nuancé et complexe. Bien qu’il crût en l’existence de D.ieu, il avait un problème avec le principe de l’unité.
A l’autre extrême, se situe Sennachérib, l’athée qui reniait l’existence d’un Etre Suprême, allant jusqu’à assurer de maudire D.ieu. Son incroyance prit la forme d’un athéisme actif. Sa religion était l’impiété et il avait à cœur de mener un combat actif et passionné pour démolir la foi dans le Créateur.
Ainsi, à la fois Bilaam et Senachérib partageaient-ils un territoire commun : tous deux étaient également gênés par la notion de D.ieu et tout particulièrement comme un Etre qui supervise le monde. Pourtant, ils différaient dans la manière de régler leurs frustrations respectives : Bilaam se résignait à contre-cœur à la domination de D.ieu alors que Senachérib passa sa vie entière en campagne contre Lui.
Pharaon, néanmoins, s’engagea sur un nouveau terrain.
C’est le tout premier déiste de la Bible, croyant que quand bien même D.ieu existât, Il n’avait rien à faire avec l’administration du monde. La maintenance de l’univers était l’affaire des hommes.
En d’autres termes, selon l’opinion de Pharaon, la question de l’existence de D.ieu n’était que théorique et sans rapport avec la vie pratique. C’était un sujet intéressant à discuter dans les grands débats intellectuels mais n’avait rien à voir avec la rue, les lieux de distraction et encore moins avec la politique gouvernementale.
Sa philosophie apparaît très clairement dès les premiers mots qu’il adresse à Moché : «Qui est ce D.ieu dont je devrais tenir compte de la voix et renvoyer Israël ?», ce que l’on peut comprendre comme signifiant : «depuis quand D.ieu s’implique-t-Il dans ce qui se passe en bas ?»
La conception du monde de Pharaon devient encore plus évidente si l’on se reporte aux paroles de Moché à propos de D.ieu : «Si tu ne laisses pas partir Mon peuple, voici, Je lancerai contre toi, et contre tes serviteurs, et contre ton peuple, et dans tes maisons, un mélange de bêtes sauvages… de sorte que tu sauras que Je suis D.ieu au sein de la terre.»
Il semble que Pharaon eût besoin d’être convaincu que D.ieu régnait non seulement dans les cieux mais également «au sein de la terre».
Ainsi, pour résumer, nous avons Bilaam le (confus) théiste, Pharaon le (cela ne change rien pour moi) déiste et Sennachérib le (furieux) athée ou anti-théiste.
S’il fallait juger ces hommes et leurs philosophies, lesquels représenteraient-ils la plus grande menace pour l’institution de la foi ?
De façon inattendue, c’est certainement Pharaon.
En effet, dans les propos de Bilaam et de Sennachérib, nous entendons le Nom de D.ieu. Il est vrai que dans la bouche de Sennachérib, il résonne avec force, voire férocité. Mais il est présent. Des arguments du théiste comme de ceux de l’athée, ressort le fait qu’ils considèrent Son existence qu’ils craignent tous deux.
Si l’on parle à Pharaon, l’on peut ignorer qu’il existe un D.ieu. Il n’en parle même pas.
Et c’est alors qu’interviennent les grenouilles.
Les animaux peuvent être classés en trois groupes : ceux dont l’humanité bénéficie, ceux qui font du mal aux hommes et ceux qui n’ont aucun impact.
Les chiens procurent le compagnonnage et la sécurité. Nous les aimons. Ils sont des créations de D.ieu, ce qui a un sens pour nous.
Les serpents venimeux peuvent provoquer la mort.
Et puis les grenouilles semblent ne remplir aucune fonction, ne donnent aucune indication sur la fonction que leur a attribuée le Créateur. La grenouille, lorsqu’on l’observe, tout comme Pharaon, ne dit rien de son Créateur.
C’est la raison pour laquelle D.ieu les choisit comme punition contre Pharaon. Comme pour dire : même cette créature étrange a un but dans ce monde. Toute création est nécessaire et a un sens. Le Créateur de notre monde est Celui Qui le dirige. Et dans Son grand ensemble qu’est le monde, le croassement même d’une grenouille est une louange qu’elle Lui adresse.
Le contraire de l’amour, de la beauté et de la vie n’est pas la haine, la laideur et la mort mais l’indifférence.
 
 
 
10 janvier 2012

Mitsva de bikour holim (visites aux malades)

Dans la guemara Sota 14, il est rapporté : « vous marcherez derrière Hachem votre D… » Comment est-il possible de marcher derrière Hachem, n’est-il pas dit ailleurs « qu’Il est un feu dévorant » ?
En fait, il s’agit de « marcher », de suivre Son comportement : Il habille les dénudés (Adam et Hava) fais-en de même ! Il rend visite aux malades (Avraham) fais-en de même ! Il console les endeuillés (Isaac après la mort d’Avraham) fais-en de même !

Le principe est que nous devons agir avec bonté et bienveillance, d’où la mitsva de Bikour Holim. L’application de cette mitsva, consiste à aider le malade, lui offrir ce dont il a besoin, qu’il s’agisse de nourriture, de médicaments, de bons conseils, ou bien tout simplement de l'aider à garder sa maison propre, comme le rapporte la guemara Nedarim 40 : Un élève de Rabbi Akiva fut malade, les hakhamim ne vinrent pas lui rendre visite ; vint Rabbi Akiva et lui nettoya sa maison. L’élève lui dit alors : « Rabbi tu m’as redonné la vie ». A ce moment là, Rabbi Akiva sortit et proclama : « Quiconque ne rend pas visite aux malades c’est comme si il le tuait ».

10 janvier 2012

Paracha Chemot

La Paracha Chemot est l’histoire d’une Galout, l’exil et l’esclavage des Enfants d’Israël en Egypte, dont nos Sages nous parlent comme le premier et le prototype de tous les exils et de toutes les persécutions que devrait subir le Peuple Juif. C’est aussi l’histoire de l’avènement du chef juif par excellence : Moché.
Tout ce que rapporte la Torah à propos de Moché peut servir de leçon pour le leadership juif. Il nous est relaté que la mère de Moché, Yo’hévède, naquit «entre les murs frontaliers» de l’Egypte quand la famille de Yaakov y parvint. Cela signifie que Yo’hévède n’appartenait ni à la «vieille génération» née en Terre Sainte, pour laquelle la Galout allait toujours rester un monde étranger et inconnu, ni à la génération née en Egypte pour laquelle cette situation représenterait un fait de la vie naturel et évident. Elle participait de ces deux mondes à la fois, ce qui signifie qu’elle possédait une connaissance intime des circonstances de l’exil tout comme la vision transcendante qui le supplante. Ainsi, Yo’hévède était-elle la femme dans le giron de laquelle serait formé celui qui allait sauver le Peuple d’Israël de cette Galout, la femme qui le guiderait.
Les circonstances de la naissance de Moché nous enseignent l’altruisme nécessaire chez un chef. Yo’hévède et son époux Amram s’étaient séparés lorsque le Pharaon avait décrété que tous les nourrissons hébreux seraient jetés dans le Nil. Leur fille aînée, Miryam, leur avait alors dit : «Votre décret est encore plus grave que celui du Pharaon : Pharaon veut décimer les garçons, votre action aboutira à la fin des enfants juifs.» Amram et Yo’hévède avaient alors réalisé qu’en tant que dirigeants dont les actions étaient imitées, ils devaient s’élever au-dessus du danger et de l’angoisse personnels suscités par le fait de mettre au monde des enfants juifs en ces temps terribles. Le résultat de leur remariage fut la naissance de Moché.

Le défenseur d’Israël
Le premier acte de Moché explicitement relaté par la Torah définit deux tâches essentielles du leader : défendre son peuple de la menace extérieure et sauvegarder son intégrité intérieure.
Le jour où il parvient à l’âge adulte, Moché «sort chez ses frères» et «voit leur affliction». Les années qu’il a passées à la cour royale n’ont en rien affecté son affinité avec cette tribu d’esclaves juifs ni sa sensibilité devant leur misère. Il voit un Egyptien frapper à mort un Juif. Il est forcé d’agir, sacrifiant, par cette action unique, sa vie privilégiée de membre de la classe régnante et unit ainsi son sort à celui de ses frères.
Le lendemain, il agit à nouveau, cette fois en intervenant dans une querelle entre deux Juifs. Il comprend devant ce désaccord que la source de leur asservissement n’est pas la force de l’Egypte mais leur propre disharmonie interne. La clé de la rédemption réside donc dans l’épanouissement d’une interdépendance et d’une responsabilité mutuelle parmi les membres de cette nation.
L’on pourrait s’attendre, après ces deux démonstrations de leadership, que Moché endosse immédiatement son rôle de dirigeant d’Israël. Mais il doit d’abord devenir un berger.

Le sacrifice ultime
Après de nombreuses années d’apprentissage et de formation, il est prêt. Il a été un bébé hébreu jeté dans le Nil, un enfant nourri par Yo’hévède, un jeune prince égyptien, un défenseur intrépide de son peuple, un partisan inconditionnel de l’unité juive, un berger dans le désert. D.ieu se révèle alors à lui dans le buisson : «J’ai vu l’affliction de Mon peuple, J’ai entendu leurs cris, Je connais leur souffrance. Je t’envoie les sauver. Va, sors-les d’Egypte et conduis- les au Mont Sinaï pour qu’ils deviennent Mon peuple élu. »
De façon très surprenante, Moché refuse.
Il ne fait pas que refuser. Pendant sept jours et sept nuits, il argumente avec D.ieu, lui présentant chaque excuse imaginable pour décliner cette mission, jusqu’à ce que «la colère de D.ieu éclate contre Moché».
Tout d’abord vient l’excuse de l’humilité :
- Qui suis-je pour aller chez le Pharaon et sortir les Enfants d’Israël d’Egypte ?
D.ieu clôt la discussion sur ce sujet :
- Je serai avec toi.
Même «le plus humble des hommes sur terre» peut-il alors plaider l’indignité ?
- Mais je ne connais pas Ton essence, dit Moché. Comment pourrais-je me présenter comme messager quand je ne peux expliquer la nature de Celui qui m’envoie ?
Alors D.ieu lui dit Qui Il est.
- Ils ne me croiront pas quand je dirai que c’est D.ieu Qui m’envoie !
D.ieu réprimande Moché pour dire du mal de Son peuple.
- Si, Ils te croiront. Quoique tu puisses dire d’eux (et il y a beaucoup à dire), ils sont croyants. Mais si tu ‘es pas convaincu de leur foi, voici quelques moyens surnaturels que tu pourras utiliser.
Moché est à cours d’excuses. Il tente encore :
- Mais j’ai un défaut de langue. Un chef doit savoir faire des discours…
La réponse de D.ieu est si évidente qu’il semble inutile de la rapporter.
Alors, en dernier recours, Moché s’écrie :
- Je t’en prie Mon D.ieu, «envoie par la main de celui que Tu enverras».
Pourquoi Moché a-t-il une attitude aussi étrange ? Ses frères et ses sœurs souffrent sous le fouet de leurs tortionnaires, le Pharaon se baigne dans le sang des enfants juifs. Le moment que les Enfants d’Israël ont tant espéré, pour lequel ils ont prié pendant quatre générations, est enfin venu. D.ieu est apparu dans un buisson ardent pour lui dire : «Je t’envoie sauver Mon peuple» et il refuse… Par humilité ? Parce qu’il n’est pas un bon porte-parole ?
Nos Sages interprètent les mots : «envoie par la main de celui que Tu enverras» comme signifiant : Tu enverras à la fin des temps, Machia’h, l’ultime sauveur d’Israël.
Les Maîtres de la ‘Hassidout expliquent que Moché savait qu’il n’aurait pas le mérite de faire entrer le Peuple d’ Israël en Terre Sainte et parvenir ainsi à la rédemption finale. Il savait qu’Israël serait encore exilé, souffrirait encore des afflictions physiques et spirituelles de la Galout. (Si Moché lui-même avait conduit son peuple en Terre Sainte et construit le Temple, ils n’auraient jamais été exilés de nouveau et le Temple n’aurait pas été détruit car «tous les actes de Moché sont éternels»)
Ainsi refusait-il.
- Si le temps de la rédemption est venu, plaidait-il avec D.ieu, envoie celui par lequel Tu accompliras la rédemption totale et éternelle.
Pendant sept jours et sept nuits, Moché contesta le plan divin de l’histoire, prêt à subir la colère de D.ieu, par amour pour Israël.
Le Rabbi conclut : D.ieu dit : «Cela suffit !» Mais Moché ne se tut pas. Car le défi que lança Moché contre le plan divin ne s’arrêta pas avec sa disparition de la vie physique. Le Zohar nous explique que chaque âme juive possède dans son cœur une étincelle de l’âme de Moché. Ainsi chaque Juif, qui tempête aux portes des cieux et réclame la rédemption, poursuit le combat de Moché contre le décret de la Galout.

Publicité
Publicité
1 2 3 > >>
Ahavat Torah
Publicité
Archives
Publicité